Grâce au dynamisme de l’ADAV et de sa correspondante locale Karine, deux des propositions faites pour aménager des contresens cyclables à Arras ont récemment abouti.

Le premier contresens, rue Bocquet Flochel, a été emprunté par les participants de la balade Arras à vélo, c’est possible ! du 3 juin.

Le second, rue Sainte-Marguerite, de type cohabitation, a fait l’objet de la part du quotidien La Voix du Nord de réticences maintes fois entendues concernant ce type d’aménagement.

On lira ci-dessous l’article en question, suivi de la réponse de l’ADAV, parue dans l’édition du 14 juin 2006.

BONJOUR

La vie des cyclistes n’est pas facile. Désormais, elle ne tient qu’à quelques centimètres ; tout au moins rue Sainte-Marguerite, où une bande cyclable vient d’être tracée, qui plus est en contresens. Et pour cause, voici les paramètres de la nouvelle équation désormais applicable à la circulation des deux-roues. Sachant qu’une Peugeot 307 mesure 1,76 mètre de large, plus 25 centimètres pour chaque rétroviseur, nous voilà à 2,26 mètres. Sachant qu’à l’entrée de la rue Sainte-Marguerite, depuis la rue Gambetta, il reste deux mètres pour circuler entre la piste et le stationnement (oui, oui, nous avons sorti le double-décimètre)... Résultat : la voiture touche le vélo ! Sans compter l’automobiliste qui mord ses virages. La réponse à cette équation serait-elle le « 18 », le numéro des secours ? Votre compte est bon. S.C./ E.C.

La Voix du Nord, 9 juin 2006

Suite à l’article paru dans vos colonnes le vendredi 9 juin, l’Association Droit Au Vélo tient à préciser qu’elle défend l’aménagement cyclable à contresens de la rue Sainte-Marguerite et qu’elle se félicite que la municipalité ait répondue à sa demande pour son installation.

Cet aménagement facilite en effet l’accès au centre ville pour les cyclistes en évitant des axes au trafic particulièrement important et dépourvus d’aménagements cyclables tel que le boulevard de Strasbourg.
Certes cet aménagement de 150 m ne constitue pas le réseau cyclable cohérent que nous réclamons à la municipalité mais nous ne pouvons que soutenir cette avancée.

Le contresens cyclable est un aménagement très sûr, très répandu en Europe du Nord - notamment chez nos voisins belges où la loi oblige les villes à installer des contresens cyclables dans l’ensemble des sens uniques dont la voirie est supérieure ou égale à 3m - et aussi dans de nombreuses villes françaises comme Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Rennes, Paris, Albertville... Dans la Région, il se développe déjà particulièrement dans la métropole lilloise depuis 1998.

Les analyses d’accidents montrent que le risque de collision frontale - où le cycliste à contresens heurte de front le véhicule venant en face - est quasi nul. Les usagers se voient mutuellement en se croisant et ralentissent. Au besoin l’un des usagers s’arrête pour laisser passer l’autre comme dans toute rue étroite à double sens dont la largeur ne permet pas le croisement de deux véhicules en mouvement.

Enfin l’instauration de cet aménagement est recommandé par le Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU) du Ministère de L’Equipement, des Transports et du Logement, Le Club des Villes Cyclables et la Ligue contre la Violence Routière. Il répond par ailleurs aux prescriptions techniques définies par le Ministère de l’Equipement.

L’ADAV

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