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Le Qatar, nouveau partenaire de l’ADAV

L’émirat mise désormais sur le développement durable

lundi 1er avril 2013

À la recherche de nouveaux financements pour développer ses activités, Droit au vélo a reçu une offre pour le moins inattendue : le Qatar souhaite promouvoir le cyclisme quotidien dans l’émirat, et s’est tourné vers l’ADAV pour lui proposer un partenariat.

drapeau du Qatar

On connaît la fringale d’investissements du Qatar en Occident (football, médias, luxe, immobilier…) et son intérêt pour le cyclisme (le Tour du Qatar, course professionnelle soporifique de début de saison), mais c’est à notre connaissance la première fois que l’émirat, qui détient le record mondial d’émissions de gaz à effet de serre par habitant, se lance dans le développement durable.

Tour du Qatar

Le partenariat envisagé consisterait pour Droit au vélo à participer à l’élaboration de nouveaux plans de déplacements urbains donnant une plus large part aux modes doux (marche, vélo), à la mise en place d’ateliers de réparation et d’écoles d’apprentissage de la circulation à vélo, notamment en milieu urbain, et à la formation d’animateurs pour ces activités. Cette nouvelle antenne locale nécessitera donc qu’un ou plusieurs salariés de l’association soient en poste à Doha pour une durée à définir.

Doha

En échange, l’ADAV recevrait une subvention annuelle de 500 000 € pour ce partenariat d’une durée de trois ans reconductible. Droit au vélo pourrait donc quitter les locaux décrépits de la MRES pour investir dans un plateau de 600 m² à Euralille, comportant des bureaux, une salle de documentation et un atelier.

Euralille

Certains points restent à négocier : présence des armoiries de l’émirat sur tous les documents édités, minorité de blocage du Qatar au sein du conseil d’administration, et changement de dénomination de l’association : l’ADAV deviendrait ADAV-Doha (du naming en quelque sorte).

armoiries du Qatar

Ce projet devra bien sûr être discuté lors du prochain conseil d’administration, et validé lors d’une assemblée générale extraordinaire qui pourrait avoir lieu en juin prochain et promet des débats animés. Comment réagiront par ailleurs les partenaires actuels de Droit au vélo ? Le risque est réel de se voir priver de nombreuses petites subventions, les collectivités territoriales considérant en ces temps difficiles qu’une association devenue richissime n’en aurait plus besoin. Faut-il mettre tous ses œufs dans le même baril ?

À la mairie de Lille, Fabienne Virac, conseillère municipale déléguée au plan vélo, nous a assuré qu’elle défendrait fermement la poursuite de la collaboration avec la Ville dans les conditions actuelles. Quant à Urbaine Marty, elle n’aurait prononcé qu’un énigmatique « Très bien, qu’ils aillent dans le désert ».